A l’heure où de nombreux CSE devront être renouvelés en 2022, le bilan de la fusion des IRP est très mitigé. Dans le rapport du comité d’évaluation des ordonnances travail, au-delà des situations de carences constatées dues à l’absence de candidats aux élections professionnelles (près de 49 000 au 31 décembre 2020), sont relevées de nombreuses difficultés produites par la réforme. Dans ce contexte, quelles sont les motivations à porter un mandat représentatif au travail ?
Depuis les ordonnances Macron de 2017, dans les entreprises de 11 salariés et plus, les institutions représentatives du personnel (IRP) – Comité d’Entreprise (CE), Comité d’Hygiène, de Sécurité et Conditions de Travail (CHSCT) et les Délégués du Personnel (DP)- sont fusionnées en une instance unique : le Comité Social Economique (CSE).
La fusion en une instance unique et l’élargissement des sujets à aborder constituent un élément de fragilisation de l’engagement des élus, pointée du doigt par le rapport du comité d’évaluation des ordonnances travail :
- Surcharge de travail de représentation,
- Difficultés de conciliation avec l’activité professionnelle,
- Manque d’expertise sur l’ensemble des sujets.
Dans ce contexte, Technologia, en partenariat avec le groupe Up et Miroir Social, a mené une étude sur les motivations à l’engagement des représentants du personnel. 348 d’entre eux, en poste à 70% dans des entreprises de plus de 1000 salariés, ont répondu à cette enquête.
L’importance du contexte et l’impulsion de modèles inspirants
Avoir vécu personnellement une injustice ou conflit professionnel (60% des répondants) ou en avoir témoin (74% des répondants) est un élément de contexte déterminant (notamment chez les femmes) pour s’engager.
Cet engagement se construit également à travers la rencontre de personnalités inspirantes au sein de l’entreprise. L’entourage professionnel apparaît comme le principal acteur jouant un rôle dans l’engagement syndical pour 81% des répondants, loin devant les cercles familiaux et amicaux.
Une volonté d’améliorer le cadre existant
Les motivations à l’engagement syndical reposent avant tout sur la lutte contre les inégalités et la volonté de garantir un contre-pouvoir dans l’organisation.
Les actions prioritaires à mener pour les répondants sont du ressort de la négociation collective, principalement sur les thématiques des conditions de travail, l’égalité professionnelle, la rémunération et la préservation de l’emploi/compétences/formation.
Sans délaisser l’accompagnement individuel des salariés en particulier sur les questions relatives au droit du travail et à la protection des travailleurs.
Un mandat enrichissant mais loin d’être anodin
Selon les répondants, l’engagement syndical a une réelle influence sur le plan de la rémunération, de la carrière et de la considération de la hiérarchie.
Pour autant, exercer un mandat de représentant du personnel permet l’acquisition de nouvelles compétences, notamment dans les RH (pour 56% des répondants), la prévention (pour 52% d’entre eux) mais également le droit du travail, la négociation et le juridique.
Une fonction de représentant du personnel qui suscite moins l’intérêt des salariés
Les représentants du personnel sont pessimistes à propos du renouvellement de leurs effectifs : un faible renouvellement des élus pour 49% des répondants, de même pour le renouvellement des militants du syndicat (jugé faible pour 55%).
Même si cette réalité n’apparaît pas comme une mauvaise appréciation par les salariés (Les représentants du personnel déclarent très majoritairement -66%- être satisfaits du niveau de reconnaissance dont ils bénéficient auprès de leurs collègues), une difficulté à engager les salariés en tant que partie prenante aux actions syndicales, au-delà de la consommation de services proposés, persiste.
« Face à l’éclatement des relations entre les salariés et leurs représentants, il y a tout intérêt à essayer de travailler ensemble pour apporter des réponses à toutes leurs questions. Cela ne s’oppose pas à la pluralité syndicale qui est une véritable richesse. C’est l’esprit de MaViePro, l’application mobile que nous proposons avec Technologia pour permettre aux salariés d’accéder par mots clés au décryptage de toute la négociation conventionnelle, de s’informer et de contacter les représentants de leur choix », explique Arnaud Breuil, directeur du Département Partenariats et Coopération du groupe Up.
La parole aux représentants du personnel
Les résultats du baromètre de l’engagement des représentants des travailleurs illustrent les difficultés de l’exercice mais les témoignages partagés le 24 juin dernier lors du direct organisé par Miroir Social, Technologia et le groupe Up ont montré que les marges de manœuvre existent pour redonner tout son sens au mandat.
Découvrez sur le Miroir Social la diversité et la complémentarité des engagements des 15 représentants du personnel qui sont intervenus.
UpCoop aux côtés des CSE
Depuis presque 60 ans, la coopérative UpCoop accompagne les CSE et élus syndicaux pour améliorer les conditions de travail et de vie des salariés et contribuer au dialogue social : pouvoir d’achat, accès à la culture, aux sports et aux loisirs, communication auprès des salariés, outils de gestion.