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26.04.2024

Quelle est la perception des syndicats de salariés en 2024 ?

A l’occasion du 1er mai, journée internationale des travailleurs, focus sur la perception des syndicats, qui œuvrent pour les conditions de travail et de vie des salariés tous secteurs confondus (privé et public).

Au global, les organisations syndicales regagnent la confiance des Français mais ont des défis à relever en termes d’image, particulièrement auprès des jeunes générations.

Quatre points de plus que l’année passée : la confiance des Français envers les organisations syndicales atteint 40%, « du jamais vu » depuis le lancement en 2009 du Baromètre de la confiance en politique pour le Centre d’étude de la vie politique de Sciences Po (Cevipof) . Une bonne nouvelle en cette journée internationale des travailleurs, symbole de la lutte des syndicats pour les droits, même si elle reste à nuancer.

Qu’en est-il de nos voisins européens, en comparaison ? La confiance envers les organisations de salariés en France reste en-deçà de pays voisins comme l’Allemagne (56%) mais elle est plus élevée qu’en Italie (33%) ou en Pologne (35%), soulignent les auteurs de l’étude.

Réforme des retraites, inflation et désillusion

Cette confiance a monté en flèche depuis 2020, puisqu’elle a progressé de 13 points depuis. « L’amélioration qui a démarré au moment du Covid a été alimentée par la contestation de la réforme des retraites et sans doute aussi par le regain de tensions salariales lié à l’inflation », détaille l’étude. Et globalement, les Français ont davantage confiance en les syndicats qu’en les médias (28%), les partis politiques (20%) et les réseaux sociaux (16%).

Pour autant, pas de quoi crier victoire du côté des syndicats dont la côte de confiance reste tout de même bien en-dessous de celles d’autres structures, par exemple les associations (65%). Et ces résultats sont le prolongement d’un cycle qui a commencé dans les années 80 où la confiance envers les syndicats était à un plus bas de 40%, suivie d’un redressement dans les années 90, pour monter jusqu’à70% en 2005. On en est encore loin.

Disparités selon les catégories de salariés

Ces résultats globalement positifs masquent de nombreuses disparités selon les catégories et les générations de salariés. D’abord, selon la Dares, les Français sont de plus en plus nombreux, depuis une quinzaine d’années, à ne plus se prononcer quand on les interroge sur les syndicats. Leur proportion est même passée de 12,9% à 22, 6% sur les six dernières années.

Ce phénomène de désintérêt touche toutes les catégories professionnelles, même si elle est plus marquée chez certaines catégories :

  • Les moins de 25 ans,
  • Les ouvriers-employés,
  • Les non-syndiqués,
  • Les embauchés récemment,
  • Les salariés qui ne travaillent pas fréquemment avec d’autres collègues.

Cela correspond de façon générale aux travailleurs qui connaissent mal les syndicats et côtoient moins leurs représentants. Au contraire, lorsqu’ils les connaissent, l’image des syndicats est bien plus positive. Quant aux cadres supérieurs et salariés qui travaillent plus de 40 heures par semaine, ils expriment davantage une opinion négative des organisations syndicales, surtout dans les petites entreprises.

Les jeunes et le dialogue social : le paradoxe

Il est intéressant de s’attarder sur les opinions des jeunes concernant le dialogue social en entreprise. Impliquer les jeunes est en effet un enjeu majeur pour les syndicats et leur avenir. Pourtant, le syndicalisme et le dialogue social sont encore mal connus des jeunes de 18 à 35 ans même s’ils ne les rejettent pas et jugent qu’il y a de bonnes relations sociales dans les entreprises, selon un sondage réalisé pour l’organisme Réalités du dialogue social.

Quand il s’agit du dialogue social en entreprise, 67% plébiscitent son efficacité. D’ailleurs, ils considèrent que les avancées sociales se jouent essentiellement dans les entreprises (53 %). Mais pour eux, le dialogue social est d’abord de la responsabilité de ses dirigeants (33 %), de la Direction des Ressources Humaines (20 %), des salariés et des managers (18 %) et en dernière place, des syndicats (10%).

Pour les plus jeunes, le syndicalisme évoque les grèves, les manifestations, et seulement , pour 9% d’entre eux, la défense des droits des salariés. En outre, ils pensent que les mouvements de citoyens sont plus efficaces que les syndicats pour obtenir de nouveaux droits sociaux (60 %). Pire, 54 % des jeunes considèrent qu’il n’y a pas besoin des syndicats quand les salariés peuvent régler directement leurs problèmes professionnels avec leurs managers.

Les raisons de cette distance sont certainement à chercher du côté des difficultés en matière d’insertion sur le marché du travail, avec des débuts souvent en contrats précaires, et un manque d’engagement montant de la part des Millenials (nés après 1995) qui n’envisagent pas de rester plus de trois ans dans une même entreprise.

Il y a donc un enjeu important en terme d’image pour les syndicats de salariés, avec le défi de mieux se faire connaître et de cerner les attentes et s’engager auprès de toutes les générations de travailleurs.

La coopérative UpCoop & les syndicats, un lien historique et structurant

Créée en 1964 par des militants syndicaux, la coopérative UpCoop contribue à l’animation du dialogue social et sociétal. Ses solutions permettent d’améliorer le pouvoir d’achat et la qualité de vie des salariés et agents.

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