À l’occasion de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (du 15 au 21 novembre), Richard Warmoes, Directeur de Handiamo, agence sportive et inclusive qui lutte contre toute forme de discrimination, nous explique comment le sport aide à sensibiliser entreprises et collectivités au handicap.
C’est par la promotion du sport que votre entreprise, Handiamo, en est venue à conseiller des structures sur l’emploi des personnes handicapées. Pourquoi ?
Nous sommes trois à avoir créé Handiamo et nous venons tous du monde du sport. J’ai été directeur d’une structure sportive dans le passé et ai notamment entraîné Michael Jeremiasz, le champion français de tennis fauteuil, quand il était valide. Le frère de Michael, Jonathan, est très engagé dans l’économie sociale et solidaire.
En 2011, nous avons ensemble lancé Handiamo avec deux objectifs. Le premier était d’obtenir une vraie reconnaissance du statut et du niveau de performance des sportifs en situation de handicap. Nous leur trouvons des sponsors, des mécènes, des contrats de travail, et nous les conseillons dans la façon de mener leur carrière sportive et professionnelle.
Le second objectif est de contribuer à changer, et dans cet ordre : les regards, les relations et les pratiques autour du handicap dans le monde du travail. Nous organisons des rencontres, des conférences de sensibilisation, autour du sport, à destination des entreprises mais aussi des collectivités territoriales.
Il y a un peu plus de trois ans, des entreprises ont commencé à nous solliciter pour les accompagner sur leur politique handicap. Nous avons donc ajouté cette corde à notre arc. Pour nous, le sport est un vrai accélérateur. Il n’y a rien de plus puissant pour rassembler.
Quelles sont les attentes et les craintes des entreprises concernant le recrutement de collaborateurs en situation de handicap ?
– Les accompagner dans la mise en place et l’optimisation de leur politique handicap, plus particulièrement les entreprises créées récemment qui se retrouvent confrontées au paiement de la contribution Agefiph.
C’est malheureux à dire, mais les jeunes patrons n’ont en général pas été formés à cela. Souvent ces entreprises ont des salariés jeunes, peu touchés par le handicap ou bien ayant un handicap invisible. Souvent aussi, les salariés n’osent pas parler de leur handicap (par peur de ne pas progresser au niveau de leur carrière, par exemple) ou ignorent qu’ils peuvent déclarer leur handicap et avoir des aménagements de poste de travail.
Nous accompagnons les entreprises pour leur permettre de mettre en place une démarche handi-accueillante. Car il ne suffit pas de le dire, il faut le faire. On commence très souvent par des formations : former le référent handicap, sensibiliser les managers, maîtriser la législation (OETH), par exemple.
Beaucoup de gens font leur « coming out » par rapport à leur handicap suite à nos événements : cela crée un déclic qui les pousse à déclarer leurs difficultés. Ça n’est pas forcément aisé de prendre conscience d’un handicap ou de le dire, alors que le déclarer permet de bénéficier d’adaptations du poste de travail, moins de fatigue, de difficultés. Notre job c’est ça : aider à mieux vivre et travailler avec sa différence.
On parle beaucoup de « changer le regard sur le handicap » De votre point de vue, est-ce que ce regard a évolué ces dernières années en France ?
Seulement 20% des handicaps sont visibles. Pour encourager salariés & agents à déclarer leur handicap, entreprises & collectivités peuvent proposer un accès facilité, à moindre coût, aux services à la personne grâce au Chèque Domicile CESU®.
Titre de paiement sécurisé, il permet de régler tout ou partie des frais liés à une aide au quotidien parmi une palette de 26 services à la personne éligibles (Entretien de la maison & travaux ménagers, garde d’enfants, soutien scolaire, petits travaux de jardinage, livraison de courses et de repas à domicile, assistance administrative ou informatique, etc.).
Pour en savoir plus sur le Chèque Domicile CESU®, cliquez ici.