La moitié des aidants familiaux cumulent ce rôle avec leur travail de salarié ou d’agent. Une double, voire triple vie, qui peut générer stress et épuisement. Pour « aider les aidants » à éviter ces risques, les entreprises ont des outils à disposition.
Ils seraient entre 8 et 11 millions en France, selon une estimation du ministère de la Santé. Eux, ce sont les proches aidants. Ce terme désigne « toute personne qui vient en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne d’une personne en perte d’autonomie, du fait de l’âge, de la maladie ou d’un handicap. »
Les proches aidants sont aussi des conjoints, des enfants, des parents… et des salariés. 50% d’entre eux sont d’ailleurs salariés, et on estime que d’ici 2030 un actif sur quatre sera aidant, du fait notamment du vieillissement de la population, selon l’observatoire Ocirp des salariés aidants.
Un enjeu de RSE et de productivité
Ces personnes cumulent les exigences de leur vie professionnelle, de leur vie personnelle et le fait de s’occuper d’un de leurs proches. Ces exigences ne sont pas sans conséquence sur leur santé, physique et mentale, ni sur leur travail. Ainsi, plus de la moitié d’entre eux se disent « épuisés » et 31% déclarent des baisses de vigilance liées à cette fatigue, selon l’observatoire Ocirp. En outre, ils sont 49% à se déclarer « stressés » : c’est dix points de plus que les autres salariés.
Sans oublier les répercussions sur leur travail : absences répétées pour accompagner à des rendez-vous, désorganisation des équipes peuvent mener à un sentiment de « mise sur le côté » dans le collectif de travail. 39% des aidants pensent d’ailleurs que leur situation a été un obstacle à leur progression professionnelle.
Les entreprises soucieuses d’assurer une bonne qualité de vie et des conditions de travail (QVCT) et conscientes de leur responsabilité sociale (RSE) ne peuvent faire l’impasse sur le soutien à leurs salariés aidants. C’est un enjeu de fidélisation des collaborateurs, de réputation… Mais aussi d’efficacité des équipes : une étude menée au Royaume-Uni a montré un gain de productivité de 69% chez les entreprises qui avaient mis en place un accompagnement des aidants.
Quelles solutions concrètes pour soutenir les aidants ?
Ouvrir la parole
La première difficulté pour aider les salariés aidants est de les identifier. En effet, seuls 26% d’entre eux ont informé leur entreprise de la situation, selon l’Ocirp. En cause : l’ignorance, parfois, de son propre statut d’aidant – beaucoup de personnes pensent qu’aider un proche est simplement « un acte naturel » et ne comptent pas leurs heures. Ils nourrissent aussi la crainte de dévoiler sa vie privée et d’être ostracisé au sein des équipes. Afficher l’engagement de l’entreprise pour les aidants, organiser des temps de sensibilisation sont des actions qui peuvent permettre d’ouvrir le dialogue et de permettre aux salariés aidants de se faire connaître.
Proposer des congés spécifiques
Plusieurs possibilités existent aujourd’hui pour permettre à un salarié aidant de s’absenter, soit ponctuellement soit plus durablement, afin de s’occuper de son proche.
Le congé proche aidant est ouvert à tout salarié aidant, pour une durée maximale de trois mois sauf accord d’entreprise ou de branche mieux-disant. Il peut être renouvelé, sans dépasser un an sur la carrière entière du salarié. L’employeur ne peut refuser de demande de congé proche aidant. Durant ce congé, le salarié aidant peut percevoir l’allocation journalière de proche aidant (AJPA) pour compenser une partie de la perte de salaire. Tous les détails ici.
Le congé de solidarité familiale est destiné aux salariés qui souhaitent passer du temps avec un proche en fin de vie. Sa durée maximale est de trois mois, sauf accord d’entreprise ou de branche mieux-disant. L’employeur ne peut refuser ce congé au salarié qui en fait la demande motivée. Le salarié n’est pas rémunéré durant ce congé mais peut demander l’allocation journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie (Ajap). Plus de détails ici.
Le congé de présence parentale concerne les salariés avec un enfant de moins de 20 ans dont l’état de santé nécessite une présence soutenue et des soins contraignants. Ce congé peut être pris en plusieurs fois ; il constitue une sorte de « réserve » de jours d’absence pour l’aidant – 310 jours ouvrés par enfant sur trois ans maximum. Le salarié n’est pas rémunéré durant ce congé mais il peut demander l’allocation journalière de présence parentale (AJPP) pour compenser partiellement sa perte de salarie. Plus de détails ici.
Quels sont les droits des agents dans la fonction publique ?
La question de la conciliation d’une activité professionnelle avec le rôle d’aidants se pose autant dans le secteur public que dans le secteur privé. Pour être soutenu dans son rôle d’aidant, l’agent public bénéficie de trois congés identiques aux congés ouverts aux salariés du secteur privé mais adaptés aux spécificités de l’emploi public ainsi qu’aux régimes de sécurité sociale auxquels les différentes catégories d’agents publics sont affiliés :
- Le congé de présence parentale accordé pour l’accompagnement d’un enfant gravement malade, handicapé ou accidenté et dont l’état nécessite une présence soutenue et des soins contraignants ;
- Le congé de solidarité familiale permettant d’accompagner un proche souffrant d’une pathologie mettant en jeu le pronostic vital ou qui est en phase avancée ou terminale d’une affection grave et incurable ;
- Le congé de proche aidant permettant de cesser temporairement son activité professionnelle ou de travailler à temps partiel dans la fonction publique pour s’occuper d’un proche handicapé ou en perte d’autonomie.
Offrir de la flexibilité
Que ce soit pour accompagner leur proche à des rendez-vous, s’occuper de certains soins, faire des démarches administratives… les salariés aidants ont souvent besoin de s’absenter en journée. Horaires décalés, télétravail à la carte, temps partiel, pause méridienne adaptée sont autant de possibilités pour leur donner de la flexibilité. Il est aussi possible aux collègues de faire don de certains de leurs jours de repos (congés ou RTT) à un salarié aidant. Avantage pour ce dernier : contrairement aux congés spécifiques cités plus haut, il sera rémunéré pendant ce ou ces jours d’absence.
Offrir l’accès aux services à la personne
Pour alléger leur charge mentale et soutenir le pouvoir d’achat des aidants, les entreprises, les CSE ou les Collectivités, peuvent aussi mettre à disposition des salariés des chèques emploi service universel (CESU) préfinancés comme Chèque Domicile ®. Ils permettent d’accéder aux 26 services à la personne prévus pour cet usage. Ces CESU sont exonérés de cotisations sociales et permettent aux utilisateurs de bénéficier d’un crédit d’impôt. Plus de détails ici.
Mettre en place un accompagnement personnalisé
Pour offrir un meilleur équilibre vie privée et vie professionnelle à leurs salariés aidants, l’entreprise peut mettre à la disposition de chaque aidant un « Care Manager » dédié, véritable expert de la prise en charge des aidants et de leurs proches fragilisés par le handicap, la maladie ou le grand âge.
Prev&Care, dont la coopérative UpCoop est partenaire propose un service de prévention et de Care Management entièrement sur mesure : Disponible par téléphone du lundi au samedi de 9h à 19h sur toute la France, le Care Manager Prev&Care évalue la situation du couple aidé/aidant et définit un plan d’aide complet en 24h. Il assiste l’aidant dans ses tâches administratives, met en place les aides financières adaptées, sélectionne les prestataires parmi plus de 1000 intervenants de confiance rigoureusement sélectionnés, coordonne les différents acteurs, pilote la mise en œuvre des différents services d’aides adéquates et assure le suivi qualitatif des solutions mises en place durant le premier mois. C’est le service proposé par Prev&Care.
L’accompagnement des salariés aidants, un dispositif gagnant-gagnant
Construire une politique RH attractive avec UpCoop
Recruter et fidéliser est un défi pour les DRH. Avec sa gamme de solutions permettant d’améliorer la qualité de vie et le pouvoir d’achat, UpCoop apporte des leviers concrets, simples et efficaces pour attirer et fidéliser de nouveaux talents : le titre restaurant UpDéjeuner, le CESU Chèque Domicile, la plateforme de consultation des aides publiques Klaro (Ex Toutes Mes Aides) et la carte multi-avantages UpOne.
Collectivités, contactez un expert UpCoop par mail > [email protected]