Enjeux sociétaux
Une économie sociale, solidaire et écologique
10 min
24.03.2023

Semaine de l’ESS à l’école – Point de vue sur UpCoop et l’ESS

À l’occasion de l’édition 2023 de la semaine de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) à l’école, qui se déroule du 27 mars au 1er avril, la coopérative UpCoop est allée à la rencontre de Maxime Quijoux, sociologue au CNRS et intervenant à l’Institut d’Etudes du Développement Economique et Social (IEDES) de la Sorbonne et de Maud Lecuyer, l’une de ses étudiantes. Deux interviews avec un maître mot : l’ESS est un modèle d’avenir. UpCoop promeut l’Économie Sociale et Solidaire et démontre que les valeurs de l’ESS sont source de richesse sociale et créateur de liens entre les individus

L’Économie Sociale et Solidaire regroupe, depuis plus de 200 ans, l’ensemble des structures économiques dont le statut, l’organisation, le fonctionnement et l’activité sont basés sur les principes de la solidarité, de l’équité et de l’utilité sociale : coopératives, mutuelles, associations, fondations, entreprises commerciales d’utilité sociale.

En 2020, pour le territoire français seulement, l’ESS représentait 232 331 établissements employeurs, 2,4 millions de salariés (dont 68% de femmes) et 10.5% de l’emploi total (Source ESS France). Ce secteur économique donne du sens au travail, traduit une envie « d’économie autrement » et prend de plus en plus d’importance dans l’économie mondiale.

La semaine de l’ESS à l’école : qu’est-ce que c’est ?

Dispositif méconnu, la Semaine de l’Économie Sociale et Solidaire à l’École permet, pourtant depuis 2017, de sensibiliser chaque année des milliers d’élèves et d’enseignants aux valeurs et aux principes de l’ESS.  Cet événement associe le monde de l’École et des entreprises de l’ESS dans leur diversité afin d’en faire mieux connaître les pratiques.

Organisée par l’Économie Sociale Partenaire de l’École de la République (L’ESPER), l’Office Central de la Coopération à l’École (L’OCCE) et Coop Fr, la Semaine de l’Économie Sociale et Solidaire à l’École donne lieu à des manifestations sur tout le territoire et sous des formes variées :

  • Rencontres avec des professionnels de l’ESS
  • Jeux coopératifs dans les classes
  • Collecte de denrées alimentaires au profit d’associations caritatives
  • Visites d’entreprises de l’ESS
  • Actions de sensibilisation à l’ESS dans les collèges et lycées

La Semaine de l’Économie Sociale et Solidaire s’inscrit pleinement dans le cadre de l’accompagnement à l’orientation, qui permet à chaque élève de découvrir le monde professionnel et d’élaborer son projet.

Une visite fructueuse avec une portée non négligeable

En janvier 2023, avec un peu d’avance sur la semaine de l’ESS, une trentaine d’étudiants à l’institut d’Etudes du Développement Economique et Social (IEDES) de la Sorbonne ont eu l’occasion, à l’initiative de leur enseignant Maxime Quijoux, de rencontrer Youssef Achour (Président de la coopérative UpCoop) et Julien Anglade (Directeur Général du groupe Up), afin d’échanger autour du modèle coopératif que représente UpCoop.

“Je n’avais pas du tout connaissance de cette semaine de l’ESS, mais c’est une très bonne initiative !” déclare Maxime Quijoux, surpris lors de cette interview. Il explique que cette visite est venue ponctuer un semestre de cours. « Nous avons abordés l’ensemble de l’Economie Sociale et Solidaire de la loi 2014 à aujourd’hui. » poursuit-il.

Pour Maxime Quijoux, l’objectif n’était pas forcément d’objectiver sur la coopérative UpCoop, mais plutôt d’exposer aux étudiants ce qui est possible de faire en économie sociale. “Souvent on oppose par exemple, économie sociale au syndicalisme, les coopératives aux syndicats et je trouve cela regrettable, alors que la coopérative UpCoop montre finalement qu’il y a cette convergence qui peut tout à fait être faite dans un même sens : créer du progrès pour les salariés tant en interne de par l’organisation de l’entreprise, mais également en externe avec les avantages sociaux destinés aux salariés des autres entreprises.”

“La vingtaine est une belle période de la vie. Je ne sais pas vraiment ce que vont devenir ces étudiants, mais j’estime qu’il est important de leur exposer des exemples pour nourrir leurs réflexions et contribuer à leurs orientations.” affirme Maxime Quijoux, un intervenant passionné et dévoué pour ses étudiants. “Qui sait cette visite sèmera probablement des petites graines.” glisse-t-il avec espoir.

Une rencontre qui a suscité beaucoup d’intérêt, de réactions et de questionnements : “ Etant donné les nombreuses questions des étudiants, je pense qu’ils ont bien perçu qu’il s’agissait d’un modèle très singulier, au sens positif du terme. Et j’en suis bien content. ” affirme-t-il satisfait lors de l’interview.

“ Il est vrai que la coopérative UpCoop n’est pas du tout représentative du milieu coopératif. Comme l’on sait les coopératives sont de tailles assez réduites, entre 5 et 20 salariés en règle générale. Cependant mon choix s’est porté sur la coopérative UpCoop pour son histoire incroyable, en lien avec les syndicats, mais également pour toutes les initiatives en termes de droits sociaux que cette coopérative a voulu porter.

Un secteur d’activité qui constitue pour moi un modèle très atypique. Il s’agit tout de même d’un marché qui est destiné à consolider les droits sociaux des travailleurs. Je suis fascinée par l’ingéniosité intellectuelle et philosophique qu’ont eu ces personnes, et qu’elles ont encore aujourd’hui pour maintenir ce marché tout à fait particulier “

Maxime Quijoux, sociologue au CNRS et intervenant à l’Institut d’Etudes du Développement Economique et Social (IEDES) de la Sorbonne.

Un pari réussi pour cette visite

Pour Maud Lecuyer, étudiante en master 2 développement local et territorial à l’Institut d’Etudes du Développement Economique et Social (IEDES) de la Sorbonne, la coopérative UpCoop fut une réelle découverte : “ De manière générale, visiter une Scop, c’est déjà très intéressant mais découvrir le système coopératif de la plus grande Scop de France l’est tout particulièrement.”

“Selon moi, la Scop est de par son histoire, une fibre militante, notamment avec la participation des salariés à travers la démocratie (1 personne = 1 voix). Forcément, j’ai toujours associé la Scop à une échelle très locale. J’ai donc été étonnée d’apprendre que derrière ces beaux locaux, il y avait plus de 800 salariés sociétaires, et un système coopératif qui opérait ! ” explique-t-elle.

Durant son master, Maud a plus été confrontée à des études de cas concernant principalement des usines reprises par leurs travailleurs, une échelle relativement plus petite.

“Dans une société où certaines entreprises misent sur le green washing, en affichant que le positif, j’ai vraiment apprécié l’honnêteté et la transparence du Président et du Directeur Général » souligne Maud Lecuyer.

Hormis ces aspects, Maud a su apprécier l’histoire syndicaliste remontant à George Rino. “D’une âme militante, mon militantisme passe beaucoup par le côté professionnel où pour moi il est impossible d’avoir un travail déconnecté de sens.” dit-elle conquise par le discours de Youssef Achour, Président de la coopérative UpCoop.

Ambitieuse, Maud a une idée concrète de ce qu’elle veut faire à l’avenir, en alliant plusieurs thématiques : alimentation durable, transition agroécologique avec le travail social et l’insertion sociale. Elle souhaiterait concilier ces dimensions dans le cadre d’un travail associatif. “Et pourquoi pas créer un jour mon entreprise sur le modèle ESS” affirme-t-elle.

Finalement Maxime Quijoux a vu juste, un pari relevé, une visite fructueuse pour ses étudiants : “Je pense que mes étudiants ne s’attendaient pas à découvrir derrière ce grand bâtiment et cette façade très business, une entreprise soucieuse des votes de ces salariés sociétaires, soucieuse de la transparence de son fonctionnement, qui accueille 3 confédérations au sein de son conseil d’administration. Je pense que cela a du beaucoup les interloquer.”

L’ESS, un modèle d’avenir

Maud voit plutôt le système coopératif comme “un bon tremplin” entre le modèle associatif et le modèle d’entreprise pour “ tout équilibriste ne souhaitant pas dire au revoir à ses convictions”.

Selon elle, l’ESS va se développer énormément, sous certaines conditions : “J’y crois fortement s’il y a transparence et honnêteté” insiste-t-elle.

Pour Maxime Quijoux, il y a “un principe de justice tellement fort” dans le modèle coopératif qui s’oppose au capitalisme instauré depuis le 19e siècle : “Pour moi ça va de soi, ce sont les gens travaillants qui doivent percevoir le fruit de leur travail, je ne comprends pas comment cette règle-là qui est une règle tellement logique et tellement évidente, de bon sens et de justice ne soit pas appliquée partout.”

“Comment se fait-il qu’il y ait autant d’intermédiaires, qu’il n’y ait pas autant d’équilibre en termes de répartition de la valeur dans une entreprise, c’est tout simplement ça qui m’anime.” poursuit-il.

Selon Maxime Quijoux, il s’agit d’un enjeu d’avenir. Il espère cette prise de conscience, tout en restant réaliste : “Je ne dis pas que c’est le b.a.-ba, et que j’ai étudié la question au point de connaître tous les aspects négatifs du système coopératif. C’est probablement très compliqué à gérer et ça suppose beaucoup de responsabilités souvent lourdes pour les salariés sociétaires mais je trouve que c’est un principe qui devrait être évident pour tout le monde.”

L’ESS un modèle d’avenir ? Tout comme Maud Lecuyer, c’est tout ce que souhaite Maxime Quijoux.

En janvier 2023, la Société Coopérative et Participative UpCoop est devenue entreprise à mission, la positionnant ainsi comme la première Scop à mission, et s’est dotée d’une raison d’être « Coopérer durablement pour un pouvoir d’achat à utilité sociale et locale », inscrite dans ses statuts.

Depuis près de 60 ans, la coopérative de salariés UpCoop, acteur majeur de l’Economie Sociale et Solidaire, incarne des principes singuliers :

  • Gouvernance démocratique,
  • Redistribution à part égale de la valeur créée,
  • Attachement au dialogue et au progrès social,
  • Développement équilibré et responsable, cohérent avec une démarche sociétale et environnementale engagée.

Pour marquer cette nouvelle étape d’une longue histoire militante de démocratie et de progrès social initiée par la création du Chèque Déjeuner, Up change de nom, devient UpCoop et va encore plus loin dans son engagement collectif, en affirmant son ambition de contribuer de façon durable aux évolutions de la société

Pour en savoir plus, sur le statut d’entreprise à mission, cliquez ici.

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