En charge de la promotion de la diversité au sein du groupe Up, Cherifa Messaoudi accompagne depuis 2016 la reconnaissance des salariés aidants. Une politique qui va bien au-delà de l’octroi de jours d’absence.
En quoi une politique en faveur de la reconnaissance des salariés aidants se trouve-t-elle à la croisée de plusieurs problématiques complémentaires ?
Le sujet des salariés aidants recouvre d’abord celui de l’égalité professionnelle car les femmes s’y trouvent très largement surreprésentées et aussi celui du handicap. À partir de là, c’est la capacité des entreprises à intégrer ces salariés dans l’organisation du temps de travail qui est posée. En toute logique, on retrouve donc le sujet des salariés aidants dans nos accords sur l’égalité professionnelle, le handicap et le temps de travail.
Les salariés aidants ont avant tout besoin de temps pour s’occuper de leur proche. En quoi attribuer des jours ne suffit-il pas ?
Chez Up, l’accord sur le temps de travail prévoit 5 jours d’absence pour l’hospitalisation d’un parent, d’un enfant ou d’un conjoint. Ce sont obligatoirement des journées qui sont prises mais ils ont aussi la possibilité de fractionner l’équivalent de 3 jours supplémentaires à la demi-journée, via l’accord sur le handicap ou celui sur l’égalité professionnelle. À cela s’ajoute le don de jours que nous autorisons mais cela ne répond pas aux besoins des salariés aidants qui doivent partir plus tôt ou arriver plus tard pour s’occuper d’un proche. Dans ces cas-là, la solution doit se trouver au niveau de l’équipe. Encore faut-il que les salariés osent demander un aménagement temporaire du temps de travail à leur manager sans avoir la crainte d’être jugé. Cela ne s’encadre pas par un accord sur le temps de travail car on ne parle pas ici de poser une demi-journée mais d’aménager l’emploi du temps. C’est une affaire de confiance et de reconnaissance. Le bouche-à-oreille sur notre engagement envers les salariés aidants contribue à libérer la parole mais nous devons toutefois veiller à assurer l’équité.
Est-ce aussi la raison pour laquelle vous proposez l’accompagnement d’une assistante sociale ?
Sur l’ensemble de nos sites en France, nous proposons effectivement un service d’assistance sociale grâce au réseau Ressif. Il était essentiel que tous les salariés puissent disposer du même soutien. C’est une aide précieuse pour monter les dossiers et accomplir les multiples démarches en gagnant du temps.
Quels autres dispositifs proposez-vous pour améliorer l’équilibre de vie pro/vie perso de vos salariés aidants ?
90 salariés du Groupe bénéficient de Chèque Domicile, c’est-à-dire de Chèque Emploi service universel (CESU) d’une valeur de 320 €. Cette aide est réservée à tous ceux dont un proche est handicapé. Utiliser un CESU pour financer un service de ménage ou de repassage, c’est autant de temps en plus à passer avec ses proches ou à garder pour soi afin de se préserver.