En matière d’alimentation et de pause déjeuner, le rôle et l’intérêt des employeurs ont évolué à travers le temps.
Quelles sont aujourd’hui les obligations de l’employeur en matière de pause déjeuner ?
Quels leviers peut-il activer pour garantir une pause déjeuner de qualité et favoriser une alimentation saine ?
Eclairages et réflexions à l’occasion de la journée mondiale de l’alimentation.
La pause déjeuner et l’alimentation n’ont pas toujours été un sujet pour l’employeur. Ce n’est que lorsque la nécessité de déjeuner sans s’éloigner de son lieu de travail s’est imposée (pour des raisons, techniques, sociales et géographiques), que l’employeur s’est interrogé sur la question, avec l’enjeu du temps alloué à la pause repas.
Le contenu du repas, notamment dans le choix des prestations de restauration collective, a ensuite été challengé. La logique étant alors principalement de garantir la productivité du salarié, dans la mesure où le repas permet de reconstituer ses forces (et régénérer son esprit).
Entreprises et collectivités sont aujourd’hui soumis à des obligations en matière de pause déjeuner et doivent également prendre en considération les enjeux liés à l’alimentation.
Ce que dit la loi et le code du travail
L’employeur doit accorder au salarié un temps de pause après un certain nombre d’heures de travail effectué. Ce temps de pause correspond traditionnellement au temps de repas du midi. La pause déjeuner étant aussi appelée pause méridienne. Elle permet au salarié de se restaurer soit dans le restaurant d’entreprise soit à l’extérieur, à sa convenance.
Le temps de la pause déjeuner
Au-delà de 6 heures de travail consécutives, l’employeur est dans l’obligation d’accorder au minimum 20 minutes de pause à ses employés, la convention collective ou un accord collectif pouvant permettre un temps de pause supérieur. Il est d’usage de libérer leurs salariés entre 12h et 14h pour pouvoir manger.
Le lieu de la pause déjeuner
Dans les entreprises de moins de 50 salariés, l’employeur a l’obligation de mettre en place un emplacement ou local dans l’entreprise pour permettre aux salariés de se restaurer, dans de bonnes conditions d’hygiène et de sécurité.
Dans les entreprises de 50 salariés et plus, l’employeur doit mettre en place un local de restauration aménagé pour que les salariés puissent prendre leur repas dans l’entreprise. Celui doit être équipé des éléments suivants :
- Chaises et tables en nombre suffisant,
- Moyen de conservation ou de réfrigération des aliments et des boissons,
- Installation permettant de réchauffer les plats (type micro-ondes),
- Un robinet d’eau potable, fraîche et chaude.
La qualité de la pause déjeuner
Les établissements publics proposant de la restauration collective sont tenus de servir des repas à la fois qualitatifs et durables, en accord avec la loi EGAlim, promulguée en 2018 et complétée en 2021 par la loi Climat et Résilience. Cela passe notamment par des repas bio, végétariens et conjugue aussi une attention portée à la qualité nutritionnelle des repas servis ainsi qu’à la limitation du gaspillage alimentaire.
Les frais de restauration
L’employeur n’a pas d’obligation en la matière mais peut contribuer aux frais de restauration, sous différentes formes :
- Système de restauration collective type restaurants d’entreprise ou cantines (leur mise en place étant soumise à l’approbation du comité Social et Économique ou CSE, dans les entreprises de plus de 50 salariés).
- Partenariats avec des restaurants à proximité,
- Titres restaurants tel que UpDéjeuner, qui s’inscrivent dans un dispositif législatif spécifique et représentent un véritable avantage social. Ces « titres spéciaux de paiement remis par les employeurs à leur personnel salarié pour lui permettre d’acquitter en tout ou en partie le prix d’un repas consommé au restaurant » (article L3262-1 du code du travail) sont en effet soumis à un plafond d’exonération ré-évalué chaque année et à un plafond d’utilisation journalier. Ce qu’il faut savoir sur les titres restaurant.
UpDéjeuner, le titre restaurant qui améliore le pouvoir d’achat et la qualité de vie au travail
Accessible à toute entreprise ou collectivité, quelle que soit la taille de l’organisation, le titre restaurant UpDéjeuner renforce le pouvoir d’achat des travailleurs en offrant une allocation dédiée à la restauration, exonérée de cotisations.
Tous les salariés / agents, quel que soit leur statut (stagiaires, apprentis, intérimaires, vacataires) ou la forme de leur contrat (contrat à durée indéterminée ou déterminée, à temps complet ou partiel) peuvent être bénéficiaires.
Favorisant une alimentation saine, le titre restaurant UpDéjeuner stimule l’économie locale en soutenant les commerces de proximité.
Quel intérêt pour l’employeur de s’intéresser aujourd’hui à l’alimentation et la pause déjeuner ?
Pause déjeuner et cohésion sociale
Autour du déjeuner, on retrouve de la convivialité et des interactions sociales, avec des discussions, des alliances, des revendications. Les pauses déjeuner sont des temps dans et hors du travail, qui ont une vraie valeur de régulation collective, peuvent être de puissants supports identitaires et contribuer à entretenir la culture d’entreprise.
A l’heure où l’organisation du travail a évolué (télétravail, travail hybride), où le monde du travail est toujours plus digitalisé, la pause-déjeuner a un rôle fondamental et répond aux enjeux actuels de marque employeur : lutter contre le sentiment d’isolement ou de perte de liens humains que peuvent ressentir certains salariés, favoriser la communication et le lien social ainsi que l’esprit et la cohésion d’équipe.
Alimentation saine, productivité et bien-être au travail
Alimentation, santé, bien-être et productivité au sein de l’entreprise sont liés. C’est ce qu’a démontré une étude menée en 2005 par l’Organisation International du Travail (OIT), qui constate une corrélation entre une alimentation saine et une productivité accrue et souligne l’importance d’une nourriture décente au travail, dont les effets sont vertueux :
- Amélioration du moral des travailleurs,
- Prévention des risques psycho-sociaux,
- Réduction des dépenses de santé.
Ce qui est facteur au global de rentabilité pour l’entreprise.
Alimentation durable et démarche RSE
Selon l’ADEME, l’alimentation durable correspond à « l’ensemble des pratiques alimentaires qui visent à nourrir les êtres humains en qualité et en quantité suffisante, aujourd’hui et demain, dans le respect de l’environnement, en étant accessible économiquement et rémunératrice sur l’ensemble de la chaîne alimentaire. »
Favoriser une alimentation durable en entreprise s’inscrit donc naturellement dans une démarche globale de responsabilité sociale des entreprises (RSE).
Le titre restaurant : un outil pour favoriser une alimentation saine et améliorer la qualité de vie et des conditions de travail (QVCT)
L’étude menée par le CREDOC, centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie en 2021 démontre que le titre-restaurant incarne le modèle alimentaire « à la française » qui associe déjeuner, déconnexion et convivialité. Un dispositif social plébiscité par les Français qui permet de soutenir le pouvoir d’achat, se sentir bien au travail, grâce à une pause déjeuner de meilleure qualité, au restaurant.
Les bénéficiaires de titres-restaurants se sentent mieux au travail
82% des salariés affirment que le titre-restaurant constitue un levier de qualité de vie au travail, qui permet de :
- Favoriser le sentiment de reconnaissance et l’engagement des salariés,
- Alimenter le dialogue et soutenir la cohésion sociale au sein de l’entreprise,
- Déconnecter et recharger les batteries.
Les bénéficiaires de titres attribuent une note moyenne de 7,1/10 à leur qualité de travail, supérieure à celle des non bénéficiaires (6 ,6).
Les bénéficiaires de titres-restaurant font une pause déjeuner de meilleure qualité
Les déjeuners des bénéficiaires, en comparaison à ceux des non bénéficiaires, sont plus longs (+14%), plus complets et variés (entrée, plat, dessert).
Sur le plan nutritionnel, l’alimentation des bénéficiaires leur apporte plus d’énergie, de vitamines et de minéraux. Et les non bénéficiaires sont deux fois plus nombreux à sauter des repas.
Les bénéficiaires de titres-restaurant vont plus souvent au restaurant
C’est au restaurant que l’utilisation du titre-restaurant est privilégiée. Lors d’une journée de travail, les bénéficiaires de titres-restaurant sont 5 fois plus nombreux à privilégier les restaurants pour leur pause déjeuner que les non bénéficiaires. En dehors d’une situation de télétravail, les bénéficiaires de titres restaurant déjeunent 2 fois moins souvent chez eux, en moyenne, par semaine.
Parole d’experte : Sophie Havette, Directrice OpenCommunities Consulting et consultante en transition écologique et alimentaire.
« Il existe une tendance à aller vers plus de consommation responsable, vers une approche santé en matière d’alimentation, y compris dans la sphère de l’entreprise. C’est devenu un enjeu de société, il y a des prises de conscience et une volonté générale de manger mieux et sain. Il y a cependant un enjeu pour l’employeur de répondre aux besoins et aux envies des collaborateurs, sans être intrusif et sans (re)tomber dans une logique paternaliste d’éducation.
Il n’y a bien sûr pas de formules magiques qui conviendrait à toutes les organisations. Ça dépend des lieux où les salariés / agents déjeunent, de la culture d’entreprise elle-même, de la répartition des catégories socio professionnel (CSP), du budget que l’entreprise et les collaborateurs souhaitent investir dans cette question, de l’organisation du travail.
Chaque organisation doit expérimenter et penser des dispositifs répondant aux besoins et attentes pour faciliter le cheminement des collaborateurs vers une alimentation saine et durable, en les encourageant à aller vers ce qu’ils estiment désirable et souhaitable pour eux : plus de convivialité, de plaisir, de santé, de nouveauté, une logistique facilitée… »
Sophie Havette partage son point de vue – Table ronde « Une alimentation saine et durable est-elle possible pour tous ? »UpCoop : un acteur coopératif et engagé
Depuis la création du Chèque Déjeuner en 1964, nous avons coopéré avec nos clients, bénéficiaires et commerçants notamment, pour que le pouvoir d’achat supplémentaire offert par nos titres de paiement ait une utilité sociale et locale.
Nous sommes une société coopérative et participative (Scop) devenue une entreprise à mission qui place l’Humain au cœur de l’économie et qui améliore son impact, en collaborant avec de nombreux acteurs engagés, en particulier, de l’économie sociale et solidaire (ESS).
Nous sommes convaincus de la nécessité de favoriser une alimentation saine et durable pour tous et encourageons à une consommation plus responsable.